Site de Mémoire : les Ruines du Barrage de Malpasset (Fréjus)

ruine du barrage de Malpasset à Frejus Saint Raphael pour illustrer l'article PCPL parciparla dédié à la rupture du barrage en 1959

pins info episode pcpl en bas de page
Une rupture de barrage est un phénomène rare… et c’est tant mieux !

On n’en compte à ce jour « que » 68 dont une trentaine jugée « catastrophique » en raison des pertes humaines engendrées.
Et dans tout ça… seules 2 ruptures eurent lieu en France (qui compte tout de même 50 barrages sur le territoire) dont celle tristement célèbre de Malpasset.

L’alimentation en eau des communes de Fréjus/Saint-Raphael a, de tout temps, posé un problème.
aqueduc de frejus pour illustrer l'article PCPL dédié à la rupture du barrage de malpassetDéja au 1er Siècle, les Romains étaient confrontés à ce souci et construisirent un aqueduc de plus de 40 km de long pour acheminer l’eau jusque dans les terres.

Mais cet édifice fut en grande partie détruit au 16ème siècle, sans doute par Charles Quint, avant d’être réparé fin 19ème avec du ciment.

– La (mauvaise) Construction :
En 1946, au sortir de la seconde-guerre-mondiale, un projet de barrage est à l’étude.
En 1950, c’est décidé : ce sera un barrage en voute au niveau du malpasset du Reyran, un affluant de l’Argens.
En 1952 les travaux commencent pour se finir en 1954.

Pourtant ni la topographie, ni la géologie du site n’étaient favorables à un projet de ce type
– Un barrage à voûte mince exige une gorge étroite or un malpasset (littéralement « mauvais passage ») est plus large et plus pentu qu’une gorge.
– il nécessite une roche d’ancrage très résistante or les accotements du Reyran sont constitués de Gneiss feuilleté et d’arène oxydée très friable (voir dans la vidéo, nous arrivons à la casser à la main !)

En réalité, un seul géologue fut consulté sur ce projet et uniquement au moment des études préliminaire.
Celui-ci avait pourtant préconisé la construction d’un barrage-poids plus en amont mais il ne fut pas écouté et ne fut même plus consulté !

Quand à l’étude géotechnique, elle se réduisit à un simple levé géologique de terrain ; il n’y eut pratiquement aucun suivi géotechnique de chantier.


une de paris match au lendemain de la rupture du barrage de malpasset our illustrer l'article PCPL par ci par là– La Rupture :
Fin novembre 1959, soit 5 ans après la fin de la construction du barrage de Malpasset, la Provence connu 2 semaines de pluies diluviennes.
Pas moins de 500mm d’eau tombèrent en à peine 10 jours dont 130 mm sur la seule journée du 02 décembre.

Le niveau de la retenue monta alors très rapidement — 4 m en 24heures – ce qui produisit des suintements à l’aval du barrage.

Pourtant on décida de ne pas ouvrir la vanne de vidange car en aval se trouvait le chantier de construction du pont de l’autoroute A8 qu’on craignait d’endommager.

pompier sauvant un enfant des eaux suite à la rupture du barrage de malpasset à frejus le 2 decembre 1959Le barrage de Malpasset se fissura puis rompit le 2 Décembre 1959 à 21 h 13, libérant une vague de 50 m de haut qui déferla à 70 km/h dans la plaine côtière de l’Argens et dans les quartiers ouest de Fréjus qu’elle atteignit en moins de vingt minutes, ne laissant aucune possibilité de fuite aux occupants.

Cette catastrophe, considérée aujourd’hui encore comme l’une des plus grave catastrophe civile du 20ème siècle fit 423 victimes et des dégâts matériels considérables.

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Un Nom Prémonitoire ?


Infos Pratiques :

Barrage de Malpasset
83600 Frejus

Tarif : Gratuit