Le French Kiss est Italien !

photo du baiser de doisneau pour illustrer l'article PCPL par ci par là dédié au french kiss qui était surnommé le basier floretin ou baiser à la florentine

etiquette interdit aux moins de 18 ans pour signifier que l'article par ci par là PCPL traite de sexualité Allez hop, j’annonce tout de suite la couleur !

Je vous préviens ça va causer bécot, baiser, bisou, galoche, patin (et plus si affinités)
Alors toi le minot avec trois poils au menton et une voix de pokemon… passe ton chemin !

Maintenant qu’on est entre adultes consentants, faisons monter un peu la température.
Je savais que vous ne diriez pas non…
Mais attention… je vais briser un mythe !

Petite précision toutefois : s’il est vrai que j’aurais pu me pencher sur le sujet de mon propre chef, rendons à César ce qui est à César : l’idée n’est pas de moi !

C’est la page « On the art of learning french », qui me l’a soufflé sur Fesse-de-bouc (comment ça vous ne savez pas qu’il existe une page fesse-de-bouc PCPL ? Allez me liker ça vite fait petit malandrin ! )

Voici donc la question telle qu’elle m’est apparue :
« J’ai une requête : pourriez-vous confirmer d’où vient le French Kiss??? Selon un contact italien, il aurait été introduit à la Cour de France par Marie de Médicis. Les Anglais l’auraient alors baptisé French Kiss parce qu’il venait de la cour de France. Merci d’avance »

Il n’en fallait pas moins pour que je me sente investie d’une mission et comme disait Sherlock Holmes « Je prends l’affaire » !

On trouve des références aux baisers « avec la langue » dès la fin du 17ème siècle, effectivement sous appellation de « baiser florentin » ou « baiser à la florentine » mais aucun lien ne semble exister entre Marie de Médicis et ces bisous, autre que l’origine florentine de cette famille… Ce qui est assez mince…

C’est dans la littérature coquine, tel que le roman érotique « La Venus dans le Cloitre ou La Religieuse en Chemise » de l’Abbé Prat, qu’il est clairement fait état de ces baisers que donnaient les femmes de Florence alors considérées comme les plus aguerries en matière d’amour.
couverture de la venus dans le cloitre de l'abbé prat pour illustrer l'article PCPL par ic par là dédié au french kiss et au baiser forentin ou baiser à la florentine

Angélique. — De tout mon cœur, ma plus chère ; je suis ravie de te plaire en quelque chose […] Mais laissons là toute cette morale, à laquelle je me suis insensiblement engagée. Baise-moi, ma mignonne ; je t’aime plus que ma vie.
Agnès. — Eh bien ! es-tu contente ? Tu ne songes pas qu’on peut nous apercevoir ici.
Angélique. — Eh ! quel sujet avons-nous de craindre ? Entrons dans ce berceau, nous n’y pourrons être vues de personne. Mais je ne suis pas encore satisfaite, tes baisers n’ont rien de commun ; donne-m’en un à la florentine.
Agnès. — Je crois que tu es folle. Est-ce que tout le monde ne baise pas de la même manière ? Que veux-tu dire par ton baiser à la florentine ?
Angélique. — Approche-toi de moi, je vais te l’apprendre.
Agnès. — Oh Dieu ! tu me mets toute en feu ! Ah ! que cette badinerie est lascive ! Retire-toi donc ! Ah ! comme tu me tiens embrassée ! Tu me dévores !
Angélique. — Il faut bien que je me paie des leçons que je te donne. Voilà de la façon que les personnes qui s’aiment véritablement se baisent, enlaçant amoureusement la langue entre les lèvres de l’objet qu’on chérit: pour moi je trouve qu’il n’y a rien de plus doux et de plus délicieux[…]

Voilà pour l’extrait… si le coeur vous en dit, vous pouvez lire le roman complet ICI
Ca peut réchauffer vos longues soirées d’hiver 😉

Mais revenons à nos baisers langoureux que les français adoptent petit à petit, souvent dans le secret de l’alcôve car celles et ceux qui s’embrassent à la florentine sont plutôt considérés comme des dévergondés.

La pratique finira tout de même par s’étendre, entre autre grâce à Casanova… qui était pourtant vénitien.

Plusieurs de ses conquêtes racontent en effet dans leurs journaux intimes avoir été « forcées » par Casanova à embrasser « à la florentine » mais y avoir pris tant de plaisir qu’elles ne voulurent plus jamais être embrassées autrement.

Alors comment ce baiser est-il devenu « frenchy » puisqu’à l’origine il était italien ?

image de la libération de paris pour illustrer l'article PCPL par ci par là dédié au french kiss et au baiser à la florentine ou baiser florentinLes historiens s’accordent à situer l’origine du terme « French Kiss » lors de la Seconde-Guerre-Mondiale, plus précisément au moment de la libération de Paris.

Lorsqu’ils libèrent la capitale, les américains sont (agréablement) surpris de constater que, malgré les atrocités de la guerre, Paris n’a pas failli à sa réputation de capitale des plaisirs.
On a tous en tête ces images de liesse où les parisiennes s’en donnent à coeur joie avec les petits GI (ou peut être devrais-je dire « à langue-joie ») qui eux, ne connaissent pas cette façon d’embrasser puisqu’elle n’a pas (encore) passé l’océan !

« L’essayer c’est l’adopter » pourrait être la devise du French Kiss et évidemment, les petit soldats y prirent vite gout…
Sauf qu’une fois la joie d’être libéré retombée, ces demoiselles ne furent sans doute plus aussi disposées à distribuer du bisous à tour de bouche…

Ces petits coquins de soldats, qui eux en redemandaient, inventèrent alors un petit jeu « gagnant-gagnant » :
si les demoiselles voulaient un chewing gum (importé par les américains, on le sait) , elles devaient aller le chercher… dans leur bouche ! 😉