pleine lune et loups garous pour illustrer l'article PCPL dédié à la ycanthropie dans les annales de la juctice francaise

Loup Garou : l’Accusation à la mode au 16ème siècle

Jacob Black dans Twilight…
Rémus Lupin ou Fenrir Greyback dans Harry Potter …

Le loup garou fait indéniablement partie du folklore fantasmagorique populaire.

Pourtant au 16ème siècle, on était convaincu de son existence.

On estime qu’en presque un siècle, de 1520 à 1630, environ 30.000 individus furent reconnus coupables de lycanthropie et de sorcellerie (bah oui ça va de paire ! On ne devient pas loup garou « comme ça » en se levant un matin… ).
Pour la plupart, ils furent condamnés au bucher après avoir (évidemment) avoué sous la torture.

Ce qui nous fait, j’ai compté, une petite moyenne de 272 loups garous par an
Quand même !

Petit tour d’horizon, non exhaustif mais amusant, des histoires de lycanthropie qu’on trouve dans les annales de la justice française :

– 1521 : Pierre Burgeot et Michel Verdun :
Ces 2 paysans franc-comtois furent les premiers loups garous exécutés sur décision de justice.
On les accusait d’avoir mis en pièces un garçon de 7 ans, dévoré une fillette qui leur avait refusé l’aumône et immolé une femme.

Parce que oui Messieurs-Dames, on le sait peu, mais le loup garou sait allumer un feu avec ses p’tites papattes…

arreté de condamnation de gilles garnier, le loup garou de dole ^pour illustrer l'article PCPL dédié à la lycanthropie dans la justice francaise– 1574 : Gilles Garnier
Aussi appelé «l’ermite de Saint-Bonnot » ou « le Loup-garou de Dole« , Gilles Garnier reconnu avoir tué et mangé 4 enfants.
Ce serait un fantôme qui lui aurait enseigné l’art de se métamorphoser en animal.

Pour sa défense, Gilles Grenier aurait expliqué avoir simplement voulu survivre à la grande vague de famine qui sévissait alors.
Et ça aurait pu marcher si Gillou-le-loup n’avait commis une petite erreur fatale : LE truc impardonnable, c’est qu’il avoua s’être fait un gueuleton d’un jeune garçon de 10 ans un vendredi saint… jour de jeûne..
Et ça, c’est pas passé !

1586 : Pierre et Georges Gandillon
Père et fils furent arrêtés pour avoir dévoré des adolescents.
« Ils avaient les ongles épais et aiguisés, leurs cheveux étaient sales et hirsutes et leurs yeux rouges et étincelants »
En voilà des preuves formelles de lycanthropie dis donc ! Mais au 16ème siècle, ça suffisait.

1598 : Jacques Rollet
Dit «le Loup garou de Caude», Rollet avoua avoir attaqué et mangé un jeune adolescent avec l’aide de son frère et de son cousin, eux aussi loups garous (évidemment !).

La famille de Rollet, pieuse et fort respectable, réussi toutefois à invalider ses dires et à prouver sa folie : il fut ainsi le premier loup garou à échapper au bûcher et à n’être condamné qu’à une peine d’internement.

1603 : Jean Grenier
Grenier n’a que 14 ans quand il est présenté devant la justice.
Mentalement et physiquement attardé, il avoue presque fièrement être responsable de la disparition d’une quinzaine de jeunes dans tous les villages alentours, des jeunes filles pour la plupart.

Après un procès aux multiples rebondissements, la culpabilité de Jean Grenier ne put jamais être formellement prouvée.

Au fil des jours de procès, de sérieux doutes se portèrent sur le père de Jean (et un de ses amis) qui auraient enlevé des jeunes filles « pour en jouir et non pour les manger ».
Mais là encore, rien de formel.

Le jeune Jean fût tout de même condamné au cloître avec interdiction de sortir sous peine d’être étranglé et pendu.

Autant vous dire qu’il est resté sagement dans sa chambre le gamin !

Vous l’aurez compris, avec ce petit florilège : de lycanthropie, point de cas avéré (ce qui me rassure personnellement…) mais plutôt un prétexte bien pratique et un peu fourre-tout basé sur la crédulité et la superstition du peuple à une époque où on ignorait tout des tueurs en série.