Que veulent dire nos insultes préférées ?

 vignette du capitaine haddock dans tintin réputé pour ses insultes

etiquette interdit aux moins de 18 ans pour signifier que l'article par ci par là PCPL traite de sexualité

Vous me connaissez, je suis pour la diffusion du savoir… mais là, quand même faudrait voir à pas pousser mémé dans les orties.

Je préfère vous prévenir tout de suite : éloignez les enfants !

Grâce à Marc Lemonnier et son livre « Insultes, gros mots et injures », nous allons passer en revue (une partie du) catalogue des insultes et autres gros mots de la langue française, histoire que la prochaine fois que vous traiterez quelqu’un de Pignouf ou de Salope, tout le monde sache bien de quoi on cause 😉

3… 2… 1… c’est parti et une fois n’est pas coutume, commençons par ces messieurs !

– Plouc
Aujourd’hui, ce mot désigne péjorativement un homme de la campagne (profonde)
Pourtant ce mot est tiré du breton « Plou » qui signifie « Paroisse » et était jadis utilisée pour désigner exclusivement les paysans bretons ou les gens d’origine bretonne (mais à l’époque déjà ce n’était pas très flatteur !)

– Goujat
A l’origine, un goujat était un valet d’armée de second ordre qu’on envoyait sur le champs de bataille récuperer les armes abandonnées. C’est à partir du 18ème siècle que l’insulte pris le sens de « homme grossier ».

– Imbécile
Ce mot vient du latin imbecillus qui veut dire « sans béquille » ou « sans bâton ». Un imbécile désigne donc un homme désarmé, incapable de se défendre.

– Naze
L’insulte est un dérivé du mot argot « Nazi » (ou Nasi) qui au 19ème siècle, désignait une personne atteinte de syphilis.

photo d'une buse pour illustrer l'article pcpl parciparla dédié aux insultes– Buse
Depuis le 16ème siècle, la buse est considérée comme un oiseau stupide, car les fauconniers n’arrivant pas à les dresser, estimèrent le volatile trop stupide pour comprendre les ordres.

– Enfoiré
En vieux françois, la « foire » veut dire « la diarrhée ». Un enfoiré est donc une personne qui est aussi agréable qu’une bonne grosse courante.

– Con
Toujours en vieux françois, le con désignait les organes génitaux externes de la femme. Donc ce faire traiter de con revient à se faire traiter de « tête de clito », soit l’équivalent du très classique « tête de bite ».

– Couillon
Vient du latin « coleus » signifie « testicules de petites tailles ». Un couillon est donc un homme avec de petites coucougnettes; comprenez qui n’est pas très courageux.

– Salaud
Au 17ème siècle, le salaud est basiquement quelqu’un de très sale.
L’hygiène ayant fait son office, le terme est resté et désigne aujourd’hui quelqu’un dont la mentalité n’est pas très clean.

– Pédé
Alors là, on s’accroche parce que ça part carrément dans tous les sens !
Tout le monde sait que « pédé » est le diminutif de pédéraste. Sauf que « pédéraste » ne désigne pas un homme qui fait du hum-hum avec un autre homme, mais un pédophile.
Comment on en est arrivé au sens d’aujourd’hui… mystère !

– Fils de pute
Figurez vous qu’une des premières apparitions du terme « fils à putain » se trouve dans la célèbre « chanson de Roland », qui date du début du Moyen Age.
Là, je nevous explique pas le sens, vous le connaissez… la seul évolution notable étant que « putain » s’est transformé en « pute ».

Allez…
Je m’arrêterai là pour ces messieurs… passons donc aux insultes ces dames…

– Garce
Ce n’est qu’à partir du 18ème siècle que le mot devient insultant car à l’origine, « garce » n’est que le féminin de « gars ».

– Grognasse
Formé à partir du verbe « grogner », grognasse signifie tout simplement une femme qui râle tout le temps.

femme prenant son bain pour illustrer l'article parciparla pcpl dédié à l'origine des insultes– Pute et Putain
Du latin « putidus » qui signifie « fétide, puant » et du latin putere qui signifie « puer », la « put » du vieux français est étymologiquement une femme sale, qui sent mauvais et/ou à l’hygiène douteuse.
A noter que « Putidus » est également la racine latine de « putois »…

– Salope
La salope apparait au 17ème siècle et est la contraction de « sale » et « huppe » et se prononce « saloupe »
la huppe étant une espèce d’oiseau connue pour l’odeur nauséabonde de son nid.

Pouffiasse
Le terme apparait dans l’argot du 19ème siècle et désigne « une prostituée de bas étage ».

– Connasse
Dans l’argot des truands, « connasse » signifiait des « prostituées sans souteneurs » ou simplement des femmes insignifiantes « sans caractéristiques précises, indignes d’être convoitées ».
 
Bon, on ne va pas se mentir, on a quand même fait preuve de beaucoup moins d’imagination pour les femmes que pour les hommes…

Dans l’ensemble, nous, on ne sent pas bon (ne me demandez pas pourquoi….) et on fait le trottoir !
C’est assez réducteur tout de même !