illustration parciparla.fr pour le p'tit quizz sur le café considéré comme boisson diabolique et dédiée à l'islam durant des siècles

Quelle « Boisson Sombre de l’Islam » fut interdite de consommation par l’Église ?

 

LE CAFÉ

Essayez deux secondes d’imaginer votre vie sans café… Rude !
Eh bien sachez qu’on est passé à « ça » de voir ce cauchemar devenir réalité !

Au milieu du 16e siècle, le café quitta sa Turquie natale (empire ottoman) à la conquête de l’Europe qui s’initia vite au « Vin d’Arabie ».

On trouve des références au café dès 1592 tel qu’avec le docteur Prosper Alpin, directeur du Jardin des Plantes de Padoue, qui conseillait une décoction de « Caoua » pour lutter contre la froideur de l’estomac, l’engorgement du foie ou de la rate, la constipation…

café turc pour illustrer l'article PCPL dédié à l'histoire du caféMais vers 1600, Rome cria au scandale et se dressa contre le « petit noir » qu’elle considérait comme un élément de la « menace infidèle » .

Cette « boisson sombre de l’Islam » était forcément l’oeuvre du diable qui l’avait offerte aux musulmans en contrepartie du vin, boisson sanctifiée par excellence, qui était (et est toujours) prohibée.
La consommation de café fut alors totalement interdite aux Chrétiens !

Rien que ca !

Il fallu attendre le pontificat de Clément VIII (1592-1605) pour que les choses changent.
En effet, Clément VIII, pape-pas-mauviette, gouta à cette boisson diabolique et y prit goût.

Il décréta alors que le p’tit noir était une « boisson très chrétienne », estimant que « l’arôme du café était chose bien trop agréable pour être l’œuvre du Malin et qu’il serait dommage que les musulmans en aient l’exclusivité »
Et toc !

En quelques années, le café acquit sa réputation de boisson conviviale et en 1654, le premier café public ouvrit ses portes à Marseille qui commerçait depuis longtemps déjà avec l’Egypte.

Il faudra toutefois attendre 1669 pour que le breuvage fasse son entrée à la cour de Louis XIV avec l’ambassadeur ottoman, Soliman Aga.

Tout le monde fut conquis dès lors qu’on y plongeait un p’tit morceau de sucre…

Tout le monde… sauf Louis XIV qui ne se fit jamais à l’amertume et lui préféra mordicus le chocolat (chochotte va !).

Mais l’aversion du Roi Soleil ne suffit pas à disgracier le café qui ne ne quitta dès lors plus les logis de France, qu’ils soient royaux ou modestes :

Voltaire, par exemple, en buvait jusqu’à 12 tasses par jour..

tandis que Louis XV lui voua une véritable passion, allant jusqu’à cultiver des caféiers dans les serres de Versailles, cueillir et torréfier lui-même les fèves avant de les moudre de ses petites mimines.
On raconte même que son plus grand plaisir était d’apparaître au salon, cafetière à la main, pour servir ses intimes.

Et n’allez pas croire que le lien Eglise/Café s’arrête là !

cerises de caféier de colombie pour illustrer l'article PCPL dédié à l'histoire du caféAu 19ème siècle, les dirigeants colombiens tentèrent d’encourager la culture du café, mais il faut savoir qu’un caféier met environ 5 ans à produire des fèves…

Francisco Romero, le prêtre du petit village de Salzaar, eut alors l’idée d’imposer comme pénitence à ses ouailles pécheresses, la plantation de trois ou quatre caféiers (au lieu des traditionnelles prières).

C’est cet héritage qui fait de la Colombie l’un des plus gros producteurs de Café à ce jour…

What Else !?! 😉