DES CROISADES
Et plus précisément de la deuxième croisade.
An de grâce 1148, suite aux multiples exhortations du pape et de Bernard de Clairvaux, les grands d’Europe partent reconquérir la Terre Sainte retombée dans les mains infidèles.
Si la motivation est louable, l’opérationnalisation l’est beaucoup moins.
Tandis que Louis VII le Pieux ne pense qu’à faire pèlerinage à Jérusalem, les différents souverains en présence ont le plus grand mal à s’accorder sur la stratégie militaire à adopter.
Finalement, c’est Conrad III (Roi des Romains) qui fait pencher la balance : tant pis pour Edesse qui est perdue, on fonce sur Damas.
Alors oui, aujourd’hui la Syrie a quelque peu perdu de sa superbe, mais au 12ème siècle ça pétait la classe !
C’était beau, c’était riche et c’était foisonnant. Les cultures poussaient allègrement et Damas était la capitale des prunes. (Notons que ce fruit était quasi inconnu en France à cette époque)
Mais revenons à nos croisés qui arrivent donc à Damas, remontés comme des horloges et bien décidés à en découdre.
Sauf qu’en matière de guerre, on n’est pas à l’abri que les choses trainent en longueur alors, décision est prise d’attaquer la ville par son flanc Ouest, là où sont les vergers.
Malheureusement, si les pruniers pouvaient assurer la pitance en cas de siège, ils empêchent toute attaque rangée et les damascènes le savent : ils repoussent assez facilement les croisés, contraints de retenter le coup par le flanc Est, bien moins luxuriant.
Privés d’eau, accablés par la chaleur et victimes des dissensions sans fin de leurs chefs, les croisés lèvent le siège le 26 octobre 1147.
L’offensive sur Damas est un échec total, à l’image de l’ensemble de cette croisade, qui voit les européens rentrer au bercail à peine un an après avec dans leur bagages… quelques plants de pruniers de Damas.
Piètre butin de guerre qui fera dire à la population dépitée que les chevaliers de la seconde croisade se sont battus… pour des prunes !