marlène dietrich fumant une cigarette pour illustrer l'article pcpl par ci par la sur la tabac

les prétendues vertus du tabac à travers les âges

« FUMER TUE », au 21ème siècle on est bien au courant…

Mais historiquement le tabac n’a pas toujours eu si mauvaise réputation !

Au contraire, le tabac et la fumette ont même connu leur (sacrée) heure de gloire.


On sait que déjà dans l’antiquité, l’homme utilisait la fumée à des fins rituelles.
Telle la
pythie de Delphes qui, selon toute vraisemblance, inhalait de la fumée de jus de Quiame pour faire ses oracles ou encore les Scythes qui utilisaient le cannabis ou le chanvre pour encenser leurs autels.


L’usage individuel « récréatif » se développa,lui, un peu plus tard.

Les gaulois, par exemple, ne crachaient pas sur une petite pipe de temps en temps. (Rien de salace, vous avez vraiment l’esprit mal tourné !) comme en témoignent des accessoires ressemblant fort à des pipes modernes qu’on retrouva dans des tombeaux celtiques d’Irlande et du Danemark.
Notons toutefois que, le tabac ayant été importé d’Amérique bien plus tard, le gaulois fumait vraisemblablement des plantes aromatiques et des champignons (Junky va !)

C’est précisément au 15ème siècle que le tabac débarque en Europe dans les besaces des conquistadors qui en apprirent l’usage par les « tribus sauvages aux narines fumantes » comme on peut lire dans les récits de voyage de Luis de Torrès et Rodrigo de Jerez, compagnons de Christophe Colomb, fraichement descendus de la Pinta en 1492.

« Nous observâmes avec inquiétude ce qui nous a semblé être un sacrifice rituel par le feu, car nombre de ces indigènes portaient à leur bouche des tubes ou des cylindres se consumant à leur extrémité et ils les suçaient, des tubes à travers lesquels ils aspiraient de la fumée, et de leur apparent confort nous en déduisons qu’il doit s’agir d’un rituel important dont ils semblent éprouver une satisfaction des plus grandes. Nous vîmes même d’ailleurs ces indigènes s’offrir les uns aux autres ces tubes étranges et les allumer »



portrait de catherine de medicis pour illustrer l'article PCPL sur le tabac en franceCoté français, c’est Catherine de Médicis, mère d’Henri III, qui introduisit vraiment le tabac dans les us et coutumes sur les conseils de Jean Nicot qui lui en recommanda la consommation pour traiter ses humeurs.

En réalité, l’idée avait préalablement été soufflée à Jean Nicot par André Thevenet, un moine cordelier nouvel amateur de tabac suite à une mission au Brésil, mais la finalité est la même :

« J’ai recouvré une herbe d’Inde merveilleuse et expérimenté la propriété contre le « noli me tangere » (dermatose prurigineuse), les fistules déplorées comme irrémédiables par les médecins et de prompt et singulier remède aux nausées ».


Ah bah si ça soignait la Reine alors…
Ni une ni deux, le tabac fut le nouveau médoc à la mode à la cour de France.

Et comme on n’était pas encore très au point sur le concept de « spécificité de la pharmacopée » à l’époque, le tabac s’est vu préconisé pour un peu tout :
– en prise dans le nez contre les nausées et les rhumatismes.
– en cataplasme contre les plaies en tout genre, de la petite égratignure à la morsure de chien enragé.
– en chique contre les rages de dents et les aphtes
– ou encore en fumigation contre l’asthme !

Oui Madame !


Vous imaginez bien qu’avec une telle consommation, il fallut importer toujours plus de cette « Herbe à la Reine » miraculeuse (ou herbe à l’ambassadeur, Herbe sainte, Herbe sacrée, Herbe à tous les maux… on ne manquait pas de superlatifs pour désigner le tabac).

Le coût fut tel que l’économe Catherine de Médicis décida de le cultiver sur place : c’est ainsi que le 16ème siècle vit fleurir des champs de tabac en Bretagne, en Alsace ou encore en Gascogne.


Évidemment, le tabac ne connut pas que des défenseurs.
Certains tels Richelieu, Victor Hugo ou encore la Princesse Palatine comptèrent parmi ses détracteurs.
Cette dernière, qui n’avait pas sa langue dans sa poche, estimait tout bonnement qu’on avait l’air d’avoir de la crotte au nez quand on prisait du tabac !

Le tabac continua tout de même son petit bonhomme de chemin à travers les siècles, se targuant à chaque fois de nouvelles qualités prétendument médicinales et/ou intellectuelle, pour trouver amateurs dans toutes les strates de la population

« C’est la passion des honnêtes gens, et qui vit sans tabac n’est pas digne de vivre… Il inspire des sentiments d’honneur et de vertu à tous ceux qui en prennent »
Sganarelle (Molière)

« Le cigare est partout, il est le complément indispensable de toute vie oisive et élégante, tout homme qui ne fume pas est un homme incomplet. Le cigare a remplacé aujourd’hui les petits romans du XVIIIe siècle, le café et les vers alexandrins. Le cigare endort la douleur, distrait l’inaction, nous fait l’oisiveté douce et légère et peuple la solitude de mille gracieuses images »
George Sand

« J’ai cessé de fumer il y a dix ou douze ans sur le conseil d’un médecin, à une époque où je me croyais atteint d’une maladie de coeur. Mais croire que le tabac a une influence sur la littérature française, cela est si gros qu’il faudrait vraiment des preuves scientifiques pour tenter de le prouver. J’ai vu de grands écrivains fumer beaucoup et leur intelligence ne pas s’en porter plus mal. Si le génie est une névrose, pourquoi vouloir la guérir? La perfection est une chose si ennuyeuse que je regrette souvent de m’être corrigé du tabac »
Emile Zola

N’empêche que tout ça c’est bien beau mais ça ne répond pas à cette question que je me pose depuis un petit moment : à quel moment les hommes (en l’occurrence les fameux « sauvages aux narines fumantes ») ont t’ils eu l’idée d’allumer des herbes séchées et d’en inhaler la fumée…

Avouez que c’est bizarre non ?

Vous, quand vous voyez un pissenlit ou une marguerite, vous n’avez pas envie de les fumer…
Alors ?!?

 

One comment

  1. Euh non merci pour le pissenlit. Sans façon. En revanche en griller une petite de temps en temps avec ma copine j’apprécie alors que je suis non fumeuse.