En bon fidèle de PCPL que vous êtes, vous savez que j’aime bien commencer mes posts par un petit point explicatif histoire que tout soit bien clair. ^^
Donc… Kézako l’épiphanie ?
En quelques mots, car on ne va pas rentrer dans tous les détails maintenant, l’Épiphanie est une fête chrétienne célébrant la venue du Messie sur Terre célébrée le 6 janvier.
Jusqu’à la fin du 4ème siècle, c’était même carrément la seule fête chrétienne.
Depuis le 19ème siècle on appelle aussi ce « Le jour des Rois » en référence aux rois mages venus rendre leur petite visite de courtoisie au divin enfant fraichement né.
Galette, Brioche, Couronne, Pogne, Pompe à Huile, Pastis ou encore Nourolle… les traditions diffèrent selon les régions mais le plaisir reste le même : le 6 janvier, partout en France, on mange un « gâteau des rois » accompagné d’une petite coupette qui mousse histoire de célébrer tout ça.
Sauf en 1794 !
En 1794, la perspective de déguster un délicieux gâteau des rois, qu’il ai été à la frangipane, à la confiture, au sucre ou aux fruits confits, fut quelque peu…. teintée d’angoisse!
C’est que cette année là, les gâteaux des rois furent tout bonnement interdits et leur consommation (ou leur fabrication) considéré comme un acte anti-civique et passible de lourdes sanctions !
Et en pleine Terreur, autant vous dire qu’on déconnait pas avec les concepts de « République » et de « Royauté ».
Lors de la séance du 17 nivôse an II de la République (6 janvier 1794), il fut décidé que l’ensemble des gâteaux des Rois confectionnés par les pâtissiers ou les particuliers devaient être saisis sans délai.
« Considérant que les pâtissiers qui font des gâteaux à la fève, ne peuvent avoir de bonnes intentions ;
que même plusieurs particuliers en ont commandé sans doute dans l’intention de conserver l’usage superstitieux de la fête des ci-devant rois,
le comité a arrêté que le conseil-général sera invité d’envoyer à l’instant une circulaire à tous les comités révolutionnaires,
pour les engager à employer toute leur surveillance pendant cette nuit et les suivantes, pour découvrir et surprendre les pâtissiers et les orgies dans lesquelles on fête et on fêtera l’ombre du dernier tyran. »
Mais on éradique pas les siècles de traditions comme ça !
Alors afin de temporiser un peu les choses, mais surtout de préserver au peuple le peu de menus plaisirs qu’il lui restait, un arrêté fut signé pour l’année suivante :
Les Français furent autoriser à célébrer « la fête du bon voisinage » et à consommer le « gâteau de l’égalité »; ni plus ni moins qu’une galette dont on avait ôté la fève afin de ne pas élire de Roi.
C’est un peu Bonnet-Blanc et Blanc-Bonnet… mais c’est passé !
Notons pour finir que cette variante sans fève existe toujours aujourd’hui dans une galette bien particulière : celle offerte chaque année au président de la République !