Aujourd’hui, avec les progrès de l’orthodontie et le diktat du sourire ultra-brite-aligné-au-garde-à-vous, des diastèmes, on en voit de moins en moins.
Pourtant, au delà d’avoir un petit coté charmant (en tout cas moi je trouve ça charmant), les dents écartées ont longtemps bénéficiées du petit surnom affectueux de « Dents du Bonheur ».
Alors pourquoi ?
L’origine de cette expression serait à chercher du côté de l’armée Napoléonienne.
Bizarre, bizarre…
En quoi les soldats aux dents ajourées étaient-ils plus heureux que les autres ?
Et bien justement parce qu’ils n’étaient pas soldats !
Je m’explique.
Jusqu’au début du 19ème siècle, recharger son mousquet quand on était soldat n’était pas une mince affaire.
La poudre noire devait être versée par la gueule du mousquet, tassée, bourrée et ensuite seulement venait la balle… bref la tannée.
Afin de faciliter un peu la manoeuvre, fin 18ème siècle, on inventa les cartouches pré-dosées de poudre.
Ca n’a pas l’air révolutionnaire dit comme ça, mais l’avantage était bel et bien là : les soldats n’avaient plus à sortir leur poire à poudre de leur poche, àévaluer la bonne quantité à verser dans le mousquet etc… mine de rien, ils gagnaient du temps.
Et sur un champs de bataille, chaque micro-seconde compte, vous imaginez bien.
Et histoire de gagner encore quelques précieuses secondes, Les soldats prirent l’habitude de ne pas poser leur arme à terre et de décapsuler lesdites dosettes de poudre avec les dents.
A tel point que la qualité de la dentition devint un critère de recrutement pour l’armée napoléonienne : il fallait avoir les incisives militairement parfaites !
Les hommes à qui ils manquaient des dents ou qui avaient les dents naturellement écartées étaient réformés… et bienheureux de l’être car il était notoire que les campagnes napoléoniennes faisaient tomber les hommes par milliers (on estime à un million le nombre total d’hommes morts au combat).
On prit donc l’habitude de dire de ceux qui avaient les dents écartées qu’ils avaient « les Dents du Bonheur ».