Évidemment que les faits divers ça ne date pas d’hier…
De tout temps, l’homme a voulu trucider son prochain…
Faut pas croire !
Sauf qu’au Moyen-Age, en particulier dans le royaume d’Austrasie (en gros tout le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse, de la Moselle jusqu’au Rhin pour vous aider à situer un peu) un assassinat était un acte beaucoup moins grave qu’aujourd’hui et on n’en faisait pas tout un fromage.
Avant 595, et selon la loi ripuaire en vigueur dans ledit royaume (qui servira de base à la loi salique) si vous aviez un petit bas de laine à investir, vous pouviez tout à fait envisager de zigouiller quelqu’un sans craindre d’être inquiété.
En effet, il suffisait de « payer pour la vie » que vous aviez ôté et le tour était joué !
Inversement, si vous vouliez vous assurer une longévité relative, mieux valait être un notable qu’un gueux car attention : chaque mort avait sa valeur !
Pour l’assassinat d’un berger ou d’un simple laboureur : 30 sous d’or.
Pour l’assassinat d’un serrurier : 50 sous d’or.
Pour un bijoutier : 150 sous d’or.
Et pour un évêque il fallait compter 400 sous d’or + une très jolie tunique en plomb qui vous couvrait jusqu’aux pieds et que vous deviez porter pour expier votre péché…
(en gros il valait mieux être un meurtrier nain !)
Les femmes et les enfants n’étaient évidemment pas oubliés, on les assassinait comme tout le monde, mais la valeur de leur vie était établie au cas-par-cas selon que la femme était enceinte ou non, et surtout enceinte de qui, que les enfant étaient plus ou moins âgés et là encore de qui était leur père.
Puis le 28 Février 595, Childebert-II, roi d’Austrasie et des Francs et petit-fils de Clovis décréta que tout ça n’était pas très équitable et mit fin à la pratique avec son « Ordonnance contre les Assassins »
« Quiconque aura tué un autre méchamment et sans raison, sera puni de mort, sans qu’il puisse se racheter par aucune composition. » pour ne citer que le premier article…
Soyons clair, cette ordonnance ne fut jamais observée.
Charlemagne lui même, près de 150 ans plus tard, précisa la question des amendes pour homicides à l’occasion d’une révision de la loi ripuaire, en particulier pour les religieux :
L’évêque passa à 900 sous, le prêtre à 600, le diacre ou le moine à 400 et on vous faisait le sous-diacre à 300 !
Comme quoi, tout augmente ma bonne dame…. et ça date pas d’hier !