Faut souffrir pour être belle : les secrets de beauté à travers les siècles

kate moss reprenant le célèbre tableau de gabreille d'estrée pour yves saint laurent pour illustrer l'article PCPL parciparla dédié aux canons de beauté à travers les siècles
 


Le 18ème siècle :
« On joue au p’tit chimiste »

Sous Louis XV et Louis XVI, on s’en cogne définitivement du naturel : la beauté est artificielle et c’est pleinement assumée.
– La taille doit être fine ? Pas de problème on l’enserre dans dans un corset
– Les hanches doivent être girondes ? On porte des paniers sous les jupes
– La peau doit être blanche ? Filez moi de la poudre !
– La bouche doit être rouge ? Vite une pommade !
– Il faut coiffer haut ? Où est ma perruque ?!?

A cette époque, la pâleur de la peau est poussée à son paroxysme : l’idéal était de voir le vin passer dans la gorge d’une femme lorsqu’elle buvait !
Alors plutôt que de se frotter la gorge au papier de verre, ces dames, lorsqu’elles étaient nobles, se surlignaient les veines du cou en bleu pour bien montrer leur rang et renforcer l’aspect blanc de leur peau…

Au 18ème siècle, la figure emblématique de la beauté est (évidemment) Marie-Antoinette qui n’était pas la dernière pour se concocter des petites onctions…

Grâce à Jean-Louis Fargeon son parfumeur attitré, on connait la recette de l’une d’entre elle dévoilée dans le « petit précis de l’Art du Parfumeur » de 1801

(je vous préviens, c’est du même acabit que Gabriel d’Estrée)

« Prenez deux pigeons vidés et coupés par morceaux (…) quatre onces de noyaux de pêches, douze blancs d’œufs (…), mettez ces matières à macérer pendant douze heures dans quatre livres de lait de chèvre frais tiré.
Ensuite, il faut les exposer au soleil pendant trois jours, les mettre après dans la cave pendant environ quinze jours, après lequel temps vous filtrerez l’eau ».

Ce serait avec cette mixture que Marie-Antoinette entretenait son teint de perle légendaire.
En réalité certains historiens s’accordent à dire qu’elle mangeait de l’arsenic pour se rendre volontairement anémique.

Pour finir avec cette pâleur tant convoitée, il va de soi que la tache de rousseur était prohibée !
Pour se débarrasser de ces « lentilles » disgracieuses, ces dames se frottaient le visage avec des compresses trempées dans une liqueur faite de vipère écrasée macérée dans 2 pintes de lait et 4 onces de vitriol .

Très efficace à ce qu’on raconte !…

 


Le 19ème siècle :
« On efface tout et on recommence… »

Avec la révolution industrielle, exit les longues heures passées à se farder pour ressembler à un perroquet !
On voit se développer 2 courants de beauté opposés… histoire sans doute qu’il y en ai pour tous les goûts !

– A ma droite : la « bourgeoise vertueuse« .

Elle est potelée, peu ou pas maquillée, la peau laiteuse.
Son image est le fier reflet de son bon mariage avec un homme qui a réussi et qui la nourrie bien.

Sa silhouette est façonnée par un faux-cul, la taille la plus fine possible, serrée par un corset évidemment, mettant en avant une poitrine généreuse, limite débordante du balconnet.

– A ma gauche : la « belle malade ».

portzit de ccamille claudel pour illustrer l'article PCPL dédié à la beauté des femmes à travers les siecle en franceClairement à l’opposé de la bourgeoise bien en chair, elle est mince, voire maigre, a le teint cireux et des cernes sombres sous les yeux.
Les « belles malades » incarnent le néo romantisme des femmes mystérieuses, lointaines, torturées.
Camille Claudel… voyez le genre…

Autre changement notable au 19ème siècle : pour une fois, les brunettes l’emportent !
Exit les cheveux clairs, la chevelure foncée est exotique et évoque les contrées lointaines, l’orient que les occidentaux découvrent à cette époque.

 


Le 20ème siècle :
« C’est la fiesta ! »

Si dans les années 70 on a littéralement bruler nos soutifs, nous les femmes, on avait commencé bien avant à nous libérer des dictats de la beauté.
Exit les corsets, les faux culs, les froufrous et tout ce qui nous pourrissait la vie et qu’on mettait 3 heures à enfiler le matin…

La femme du 20ème siècle est libre et vit sans entrave !
Elle fait ce qu’elle veut : elle s’habille comme un homme si ça lui chante, elle change sa couleur de cheveux, d’yeux… et elle est bronzée !!!

Fini la peau blanche à travers laquelle il faudrait voir : la femme du 20ème siècle part en vacances, fait du sport, sort avec ses copines…
bref elle vit au grand air et a le teint halé… même en hiver !

Revers de la médaille de cette libération féministe (féministe ?) : comme d’hab, certaines ne savent pas s’arrêter…

A la fin du 20ème siècle, on a vu ainsi émerger un courant de femmes « naturelles » qui prônent (entre autre) le poil comme signe de rébellion…
Faut pas pousser quand même !
 
 
A me relire, je m’aperçois qu’il n’a jamais vraiment été facile d’être une belle femme…

Alors messieurs ?
« Merci qui » pour tout ce qu’on a enduré, et qu’on endure encorepour vous plaire ?

 

One comment

  1. Auguste Comte, les morts gouvernent les vivants

    Merci qui dites vous.
    Merci Jacquie et Michel