En 1870, il y avait un journal : la Marseillaise.
En 1870, il y avait un prince : Pierre-Napoleon Bonaparte, cousin éloigné de Napoleon-III alors régnant.
Et en 1870, il y eut une sacrée brouille entre le directeur de « La Marseillaise » et le Prince pour une histoire de papier acerbe contre le régime en place, invitant les Français à manifester leur raz-le-bol.
Bien que ne travaillant pas à « La Marseillaise » – mais quand on est journaliste, on est solidaire – le jeune journaliste Victor Noir fut envoyé avec un de ses collègues, au domicile de Pierre-Napoleon Bonaparte pour tirer l’histoire au clair.
Un peu du genre nerveux, ces messieurs eurent bien du mal à discuter calmement : on se souffleta, on cria, et pan ! le prince finit par tirer sur ses visiteurs au pistolet.
Victor Noir (de son vrai nom Yvan Salmon) tomba mort à l’age de 21 ans et fut inhumé à Neuilly sur Seine.
L’histoire aurait pu s’arrêter là si cette mort n’avait été reprise par les groupes anarchistes comme symbole de la révolution anti-napoleonnienne qu’il devenait, à leurs yeux, urgent de mener.
Ils réclamèrent que la dépouille de Victor Noir, devenue symbole républicain, soit transportée dans Paris pour appeler la foule à l’insurrection.
C’est ainsi que Victor, qui j’en suis sure ne s’était pas douté une seule seconde de tout le barouf qu’allait provoquer sa mort, se retrouva dans la 92ème division du Père Lachaise en 1891.
L’ornement de la sépulture fut confié au sculpteur Jules Dalou qui réalisa un gisant en bronze, très réaliste, de Victor Noir tel qu’il aurait été trouvé juste après le coup de feu.
La bouche est ouverte, les mains sont gantées, les vêtements sont dégrafés, le chapeau a roulé…
et l’entrejambe est… comment dire… virile !!!
Évidemment cette particularité ne passa pas inaperçue !
Dans les années 60, un étrange rituel se mit en place autour de la braguette de Victor :
les femmes ayant du mal à enfanter furent encouragées à lui rendre une petite visite et à caresser son sexe pour stimuler leur fécondité.
Pour être tout à fait précise, il fallait également laisser une fleur dans le chapeau (ou la main) du gisant ; mais j’ai presque envie de dire que ce détail est anecdotique…
Au vu du lustre de la zone, on comprend que la superstition connue, et connais encore, un certain succès !
Un franc succès en réalité, au point même que les gardiens du cimetière furent obligés d’organiser des rondes pour disperser les attroupements avant de carrément, en 2004, ériger des barrières autour du gisant pour mettre un terme à « ces attouchements jugés inappropriés » (barrières qui ont aujourd’hui été retirées) !
Suivez la P’tite Voix en Balade :
« Le Gisant des Futures Mamans »
Infos Pratiques :
Gisant de Victor Noir
92ème div. du Père Lachaise
rue du repos
75020 Paris
Tarif : Gratuit
Gisant de Victor Noir
92ème div. du Père Lachaise
rue du repos
75020 Paris
Tarif : Gratuit
Je ne suis pas coincée, ce n’est pas la question, mais quand je vois dans quel état c’est aujourd’hui ….
Les gens ne sont pas très respectueux tout de même…. sur une tombe en plus, c’est quand même carrément glauque et un chouïa degradant pour la famille (si il y en avait encore au debut du XXe quand semble t il cet étrange manege a commencé) et pour le jeune homme en question…. à la base une tombe c’est quand même pour se recueillir …. c’est pas fait pour être degradé…