PAR CI PAR LA L'histoire par le petit trou de la lorgnette
On commence à être habitués : les fêtes et les traditions dites « chrétiennes » sont généralement des récupérations de célébrations païennes suite aux grandes vagues de Christianisation.
La Chandeleur ne fait pas exception !
Du point de vue « païen », 2 célébrations pourraient être à l’origine de la Chandeleur :
1) on célébrait le retour de la lumière, c’est à dire le fait que les jours commençaient à rallonger significativement.
C’était surtout le moment de la reprise du travail de la terre après les rudesses de l’hiver et pour l’occasion les femmes préparaient des plats ronds et dorés, pour symboliser et encourager le soleil.
Ces délices étaient laissés en offrande aux pieds des autels, préalablement illuminés de bougies pour éloigner les mauvais esprits.
On espérait ainsi s’assurer de bonnes récoltes pour l’année à venir.
2) on célébrait le réveil de l’ours
Une partie des peuples celtes célébraient la sortie d’hibernation de l’ours vers la fin du mois de janvier.
Pas encore bien réveillé, la bête sortait à cette époque doucement le museau de sa tanière pour voir si le temps était à son goût : selon le temps passé dehors par nounours, les hommes en déduisaient la clémence du climat à venir et tout ce qui en découlait évidemment !
C’est cette tradition qui explique que pendant plusieurs siècles, la chandeleur fut appelée « la Chandelours » dans plusieurs régions françaises telles que les Alpes, les Pyrénées ou les Ardennes.
Puis vint la Christianisation…
A partir du 4ème siècle, la Chandeleur devint la célébration de la présentation de Jésus au temple de Jérusalem et la purification de la Vierge.
Histoire de fixer la date, il fut décidé que cette fête tomberait 40 jours après la naissance de Jesus, soit le 02 Février.
De grandes processions étaient organisées à travers les villes pour symboliser le voyage de la famille sacrée de Bethleem à Jerusalem, à la lumières de chandelles (d’où le nom « chandeleur » qui signifie littéralement « Fête des chandelles »)
Quid des crêpes ?
Il se raconte que ce serait le pape Gélase 1er qui aurait offert des oublies rondes aux pèlerins venus en nombre à Rome pour la Chandeleur.
(si tu ne sais pas ce qu’est une oublie ami lecteur, clique donc sur le bouton juste là).
Petite précision tant que j’y suis : c’est à la chandeleur que se démontait traditionnellement la crèche de Noël … pas avant !
Maintenant vous comprenez pourquoi 😉
Pour les superstitieux, la Chandeleur est aussi l’occasion de se porter bonheur et/ou prospérité pour l’année à venir.
Pour ça, plusieurs méthodes existent… je vous les livre pêle-mêle : vous choisirez celle qui vous convient le mieux !
– Réussir à faire sauter parfaitement la première crêpe avec la poêle dans la main droite et une pièce dans la main gauche.
Traditionnellement la pièce était un Louis d’or, mais ce modèle se faisant rare, on a pris l’habitude de faire sauter les crêpes en prenant en main la pièce de monnaie la plus importante en possession de la famille.
– Cuire la première crêpe avec une pièce en son centre, la replier et la placer en haut de son armoire.
D’années en année, on se débarrassait des débris de la crêpe de l’année passée et on offrait la pièce qu’elle contenait au premier pauvre rencontré.
– petite variante en Bretagne où il était d’usage que ce soit la jeune mariée qui jeta sa crepe sur le haut de l’armoire de son nouveau foyer, afin d’assurer le bonheur dans sa maison.
– Si vous êtes une jeune fille en mal de mari, faire sauter 6 crêpes d’affilée et les faire retomber dans la poêle; mariage assuré dans l’année.
Évidemment si vous êtes non croyant et/ou non superstitieux… cette fête peut sembler désuète.
Dites-vous donc que c’est l’occasion rêvée de dégainer le pot de Nutella, la crème de marron ou le caramel au beurre salé pour vous offrir un sacré moment de plaisir sans (trop) culpabiliser !
