Napoleon-III et Bernard Pivot, même combat !
Car figurez-vous qu’à la cour de Napoleon-III, on savait s’amuser et on n’était pas contre une bonne petite dictée pour se divertir (j’me demande si je n’aurais pas préféré m’ennuyer moi… mais c’est un autre débat !)
Mythe ou réalité, un texte attribué à Mérimée aurait mis à l’épreuve les souverains ainsi que leurs invités.
Napoléon III aurait commis 75 fautes,
L’impératrice Eugénie: 62 fautes
et Alexandre Dumas fils: 24 fautes !
Seul un étranger, le Prince de Metternich, ambassadeur d’Autriche, n’en aurait fait que 3 !
À l’annonce des résultats, Alexandre Dumas, sans doute un peu vexé, se serait tourné vers Metternich pour lui demander : « Quand allez-vous, Prince, vous présenter à l’Académie pour nous apprendre l’orthographe ? »
Mauvais joueur va !
Bref !
Si vous ne savez pas comment occuper vos enfants prochainement, vous pouvez jouer à « la cour de Napoléon » et leur proposer de s’essayer à leur tour à la « Dictée de Mérimée »… normalement, ils devraient préférer aller ranger leur chambre…. donc si vous vous débrouillez bien, tout devrait être clean très vite ;p
Non… ne me remerciez pas…
Voici donc le texte de la Dictée de Mérimée :
Pour parler sans ambiguïté, ce dîner à Sainte-Adresse, près du Havre, malgré les effluves embaumés de la mer, malgré les vins de très bons crus, les cuisseaux de veau et les cuissots de chevreuil prodigués par l’amphitryon, fut un vrai guêpier.
Quelles que soient et quelqu’exiguës qu’aient pu paraître, à côté de la somme due, les arrhes qu’étaient censés avoir données la douairière et le marguillier, il était infâme d’en vouloir pour cela à ces fusiliers jumeaux et mal bâtis et de leur infliger une raclée alors qu’ils ne songeaient qu’à prendre des rafraîchissements avec leurs coreligionnaires.
Quoi qu’il en soit, c’est bien à tort que la douairière, par un contresens exorbitant, s’est laissé entraîner à prendre un râteau et qu’elle s’est crue obligée de frapper l’exigeant marguillier sur son omoplate vieillie.
Deux alvéoles furent brisés, une dysenterie se déclara, suivie d’une phtisie.
– Par saint Martin, quelle hémorragie, s’écria ce bélître !
À cet événement, saisissant son goupillon, ridicule excédent de bagage, il la poursuivit dans l’église tout entière.