Ecrivant ce billet en plein mois de Juillet, je ne peux pas dire qu’il soit de saison mais tant pis, j’assume : nous allons parler Reblochon !
Oui Reblochon !
Ce bon… ce très bon… ce très très bon fromage qui bénéficie depuis 1958 d’une AOC et qui rime avec tartiflette (OK je suis nulle en poésie mais avouez que vous salivez maintenant ! )
Et pour une fois, nous remercierons les impôts car c’est un peu grâce à eux que le Reblochon existe.
Au 13ème siècle les paysans de la vallée de Thônes, en Savoie, devaient payer un loyer annuel , le droit d’Ociège, aux propriétaires des terres sur lesquelles ils faisaient paitre leurs vaches.
Ce droit d’Ociège était directement calculé sur la quantité de lait fourni en une journée et les jours de collecte, les vaches étaient blochées devant témoins afin de déduire directement le montant de l’impôt à payer (Blocher = pincer les pis de la bête).
Déjà au Moyen-Age, on n’appréciait que modérément les impôts; il ne fallut donc pas longtemps aux paysans pour mettre sur pieds une judicieuse astuce afin de faire baisser le tarif de l’Ociège.
Au moment du contrôle, ils ne blochaient que partiellement leurs bêtes.
Moins de lait dans les seaux = moins d’impôts !
Puisqu’on ne laisse pas une vache avec du lait dans les pis (et pis faut pas gâcher), dès le départ des contrôleurs, les fermiers s’empressaient de procéder à une seconde traite des bêtes.
Le lait obtenu de cette re-bloche n’était certes pas très abondant mais il était très riche en crème : idéal pour en faire… du fromage !
Donc maintenant que vous connaissez l’origine du Reblochon, en plus d’avoir gagné un peu de culture générale que vous pourrez servir à vos invités avec votre prochaine tartiflette, vous ne risquez plus de vous tromper et de dire Roblochon ou Roblechon comme font près de 80% des gens 😉