Il était une fois, à la cour de Louis XIV, une femme qui régnait sans pour autant avoir été couronnée : Françoise Athénais de Rochechouart de Mortemar, plus connue sous le nom de Marquise de Montespan, favorite en chef.
Dans les grandes lignes, la vie d’Athénaïs (oui, on oublie le « Françoise », pas assez chic vous comprenez…) c’est un peu « Amour, Gloire et Beauté ».
Je vous passe les années juvéniles où, en demoiselle issue d’une des plus vieilles familles de France, la petite Françoise-pas-encore-Athénaïs reçoit une éducation bien comme il faut dans un couvent bien comme il faut lui aussi, pour en arriver directement à 1658, année où elle fait son entrée à la cour de Versailles. Elle est alors âgée de 18 ans.
D’abord attachée à la suite de Philippe d’Orleans et de sa femme Henriette, Athénaïs rejoint dès 1663 la suite de la Reine Marie-Thérèse. Pourtant elle ne rencontre Louis XIV que 3 ans plus tard.
Maligne, Athénaïs, devenue Marquise de Montespan entre temps, se fera désirer encore un an avant de rejoindre la couche du Roi Soleil; au grand damne de son marquis de mari, pas du tout d’accord pour être le cocu en titre du royaume.
(Découvre vite le groooos barouf du Marquis de Montespan en cliquant sur le bouton juste-là)
De cette relation qui dura 13 ans, 7 enfants naitront (dont 6 légitimés) pourtant, entre les retournements de foi du Roi et la sordide affaire des poisons dans laquelle elle est impliquée, Athénais tombe en disgrâce et finit par se retirer dans un couvent en 1691 à l’age de 51 ans, histoire d’expier sa vie de pècheresse.
En 1707, Athénaïs tombe malade alors qu’elle est en cure, et les multiples saignées qu’on lui inflige n’arrangent pas les choses (Oh bah ça alors ?!?)
Elle agonise plusieurs semaines dans l’indifférence générale.
Ni le Roi ni même ses enfants ne daignent la visiter ou envoyer une petite cartounette de bon rétablissement.
Rien.
Quedalle.
Alors le 07 Mai 1707, Athénaïs ferme les yeux pour ne plus les rouvrir.
Fin du Soap Opéra.
Enfin presque… car en Histoire, vous commencez à le savoir, la mort n’est pas la fin des choses. Bien souvent il s’en passe encore des belles après qu’on ai rendu son dernier souffle !
Conformément aux voeux testamentaires de la Montespan, ses entrailles (coeur, estomac et intestins) furent extraites afin d’être inhumées isolément en l’Abbaye de Saint-Menoux.
Malheureusement, il se raconte que lesdites entrailles n’arrivèrent jamais.
En effet, le « médecin » en charge de l’embaumement se rapprochait plus de l’équarrisseur de campagne que du Docteur Mamour. (Ce qui était plutôt fréquent, le corps de la Marquise de Montespan n’est pas le seul à en avoir pâtit.)
Les entrailles prélevées furent donc mal traitées et pourrirent rapidement au point que la personne en charge du transport de l’urne (un paysan pour certains, un moine pour d’autres) fut si incommodée par l’odeur pestilentielle qu’elle ouvrit le bocal et, répugné, en jeta le contenu dans une fosse aux cochons toute proche !
Cochons qui, bien moins délicats que le livreur, firent bombance du bidon de l’ancienne favorite.
Il se raconte également que, lorsque cette sordide histoire arriva aux oreilles de la horde des dames courtoises de la cour, Mme de Tencin, maitresse attitrée de l’Abbé Dubois eut ce mot plaisant : « Des entrailles ? Est-ce qu’elle en a jamais eu ? »
Une « preuve », s’il en fallait que, du temps de sa gloire, La Montespan n’était que peu appréciée.
Les courtisans la craignant plutôt pour son propos piquant et souvent acerbe qu’elle n’hésitait pas à distribuer car elle trouvait ça « divertissant ».