Avec la montée en puissance du Sida dans les années 80/90, le préservatif est devenu une nécessité quand on veut faire du sèsque.
Mais la capote n’a pas vu le jour avec la maladie !
Loin s’en faut !
C’est juste qu’avant de devenir un moyen de se prémunir des MST, elle était un moyen de contraception et c’était pas très bien vu.
Choisir le moment de sa grossesse, et les moyens le permettant, étaient jugés contraires aux principes du mariage et le préservatif était un objet « obscène »
User de préservatifs à l’insu de sa partenaire (parce que c’était quand même plus souvent dans ce sens là que dans l’autre que ça se passait) était même un motif suffisant pour ces dames de demander une séparation de corps (sorte de divorce qui n’est pas vraiment un divorce, parce que le divorce : c’était mal !) et de rentrer chez maman.
La police elle même s’intéressait de près à ce marché du « pornographique » considéré comme un outrage aux bonnes moeurs et traquait particulièrement les vendeurs de godemichets, petits chapeaux en latex et autres joyeusetés.
Et c’est justement grâce aux archives de la police qu’on a aujourd’hui une assez bonne connaissance des accessoires qui existaient à l’époque puisqu’y sont conservés des publicités et des catalogues en tout genre.
Parmi eux, ceux de la Maison Claverie, pourtant renommée pour ses dessous haut de gamme (Arletty, Joséphine Baker ou Mistinguet étaient clientes de la boutique et les corsets Claverie sont aujourd’hui encore des références en la matière ) et dont la magnifique devanture a été conservée et est encore visible au 234 Rue du Faubourg Saint-Martin dans le 10ème arrondissement de Paris.
Pourquoi donc un maison réputée s’est t’elle mise à commercialiser un produit prohibé ?
Parce que fin 19ème, le corset n’était plus le bienvenu dans les gardes robes et la maison Claverie souhaitait diversifier son activité.
Elle travailla alors le « caoutchouc dilaté » afin de proposer une gamme complète de préservatif dont l’étrange « parisien dentelé » dont la particularité réside en « un anneau dentelé soudé au bas de l’ampoule de sorte que tout en étant très commode pour l’homme, il procure un plus grand plaisir à la femme. On s’en sert comme du préservatif ordinaire en le déroulant sur le visiteur et il peut servir plusieurs fois »
Tout ça pour 6 Francs la douzaine ou 75 centimes l’unité quelque soit la grandeur…
C’est donné !