On a tous appris à l’école que la Fête Nationale française est fixée au 14 juillet en commémoration de la prise de la Bastille.
C’est indéniable : le 14 Juillet 1789, les révolutionnaires forcèrent effectivement les portes de la forteresse.
Pourtant, contrairement à ce qu’on pourrait croire, cette action coup de poing n’avait pas pour but premier de libérer des prisonniers mais « seulement » de s’emparer du stock de poudre entreposé là ; poudre qui faisait cruellement défaut aux parisiens pour poursuivre la lutte.
M’enfin si on pouvait faire d’une pierre deux coups….
C’est que depuis le 14ème siècle, la Bastille avait été l’une des prisons favorites des rois (une simple lettre de cachet et vous croupissiez un bon moment dans les geôles) et avait vu passé nombre de belles figures (Voltaire, Beaumarchais ou encore l’énigmatique Masque-de-Fer), mais le jour de son attaque, elle avait perdu de sa superbe.
Pour être exacte, elle était devenue complètement obsolète et Louis-XVI envisageait sérieusement de la fermer; c’est pourquoi seuls 7 prisonniers y étaient incarcérés en ce 14 Juillet 1789 !
Et quels prisonniers !
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Béchade, Laroche, La Corrège, Pujade : quatre petits escrocs enfermés là en « préventive » car leur procès pour falsification de lettre de change était en cours d’instruction.
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Le comte de Solages enfermé là pour « acte de débauche » et « action monstrueuse » à la demande de sa famille qui payait une pension pour être bien certain qu’on ne le relâche pas.
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Tavernier et De Whyte, deux déments dont la légende raconte que l’un des deux se prenait pour César.
Quand aux conditions d’incarcération… on était loin de Guantánamo !
Il est notoire que le Marquis de Launay, gouverneur des lieux, était plus un hôtelier qu’un geôlier : les repas étaient servis, les lits plutôt confortables (ce n’étaient pas des paillasses de cellules), les portes des cellules n’étaient pas fermées et les occupants pouvaient se déplacer librement dans l’enceinte des murs.
Ils étaient même autorisés à sortir sur simple demande à condition d’être (quand même) accompagnés de gardes !
On entend aussi souvent que le Marquis de Sade comptait au nombre des libérés de la Bastille: C’est faux.
Celui-ci a bien vécu dans les murs mais il avait été transféré à Charenton quelques jours à peine avant le 14 Juillet, notamment a cause de ses hurlements répétés qui incommodaient au plus haut point les autres pensionnaires (vous m’accorderez maintenant qu’il est difficile de parler de « prisonniers »)
Le registre d’écrou du 3 juillet 1789, fait d’ailleurs état de ces vociférations : « Le comte de Sade a crié par sa fenêtre, à diverses reprises, qu’on égorgeait les prisonniers de la Bastille et qu’il fallait venir le délivrer ».
Les révolutionnaires furent tellement déçus de trouver des prisonniers en nombre si faible et manquant tant de prestige qu’ils en inventèrent un faux, en tout point conforme à l’idée que le peuple se faisait des embastillés :
Le comte de Lorges, un prétendu malheureux qui aurait été là depuis 32 ans, retrouvé au fond d’un cachot humide et sans lumière, enchainé, à moitié nu, avec des cheveux et une barbe longs comme un jour sans pain.
Pour finir, la libération de ces 7 embastillés n’en fut pas réellement une car aucun d’eux ne recouvra sa liberté !
Les faussaires furent rattrapés dans la semaine, et les trois autres transférés à l’asile de Charenton !
Il est notoire que le Marquis de Launay, gouverneur des lieux, était plus un hôtelier qu’un geôlier : les repas étaient servis, les lits plutôt confortables (ce n’étaient pas des paillasses de cellules), les portes des cellules n’étaient pas fermées et les occupants pouvaient se déplacer librement dans l’enceinte des murs.
Ils étaient même autorisés à sortir sur simple demande à condition d’être (quand même) accompagnés de gardes !
Celui-ci a bien vécu dans les murs mais il avait été transféré à Charenton quelques jours à peine avant le 14 Juillet, notamment a cause de ses hurlements répétés qui incommodaient au plus haut point les autres pensionnaires (vous m’accorderez maintenant qu’il est difficile de parler de « prisonniers »)
Le registre d’écrou du 3 juillet 1789, fait d’ailleurs état de ces vociférations : « Le comte de Sade a crié par sa fenêtre, à diverses reprises, qu’on égorgeait les prisonniers de la Bastille et qu’il fallait venir le délivrer ».
Le comte de Lorges, un prétendu malheureux qui aurait été là depuis 32 ans, retrouvé au fond d’un cachot humide et sans lumière, enchainé, à moitié nu, avec des cheveux et une barbe longs comme un jour sans pain.
Les faussaires furent rattrapés dans la semaine, et les trois autres transférés à l’asile de Charenton !
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